Véritable figure des hippodromes de l’ouest pour les turfistes, Stephane Mons est arrivé sur la chaîne Equidia à sa création, c’est-à-dire en 1999. Depuis 25 ans, il arpente les réunions hippiques avec toujours autant de plaisir et de passion, mais surtout avec le même objectif en tête, aider le parieur à trouver les clefs de la combinaison gagnante en posant les questions le plus pertinentes possibles aux drivers, propriétaires et entraineurs.

Votre carrière professionnelle avait déjà débuté en 1999, comment êtes-vous arrivés sur Equidia ?

Au départ, ma carrière s’est orientée vers l’enseignement, avec une licence en histoire-géographie et des études pour devenir instituteur, je suis entré dans l’éducation avec une classe de grande section maternelle. J’adore transmettre, d’où ce choix de carrière. Lors de cette première année d’enseignement, je faisais des « piges » en dehors de mes heures de travail pour Geny Courses (GC), avec des commentaires de courses hippiques et des interviews sur la région parisienne. Au moment des vacances estivales j’ai effectué un temps plein pour GC, j’adorais ça et je travaillais énormément, jusqu’à ce qu’à la fin de l’été, le patron me demande d’intégrer l’entreprise à temps plein. Le choix de réorientation de carrière s’est donc fait au bout d’un an. J’ai intégré Gény Course et j’y suis resté 6-7 ans. Au lancement d’Equidia en 1999 ce même patron qui m’avait recruté m’a recommandé à la chaîne, c’est ainsi que j’y ai mis les pieds et qu’ils y sont depuis 25 ans.

En 25 ans votre rôle journalistique au sein de la chaîne a sûrement évolué ?

Exact, en 1999 je ne faisais pas de direct, uniquement des reportages et documentaires, allant des coulisses de courses aux entrainements, ainsi que des interviews, j’ai du réaliser une cinquantaine de documentaires et environ deux cents reportages. A partir d’un certain nombre d’années d’existence, la chaîne a décidé de baser ses journalistes en région, j’ai donc quitté la région parisienne pour vivre à Angers et j’ai entamé les directs en 2013. Pour les directs sur les réunions hippiques, mon champ d’action se situe au sein d’un triangle géographique Saint Brieuc-Le Mans-La Rochelle.

Est-ce que vous avez un type de réunion préférentiel ?

Je suis un passionné de courses d’obstacles, en revanche pour le travail j’aime beaucoup les trotteurs. Leur univers est plus accessible que celui des galopeurs, ils sont plus ouverts et communicants que ce soit sur les directs ou les tournages. Cependant, la jeune génération d’entraîneurs de galop s’ouvre davantage, ils sont sur les réseaux et laissent les gens intégrer plus facilement leur monde. C’est une bonne chose, le côté inaccessible du galop était selon moi une erreur que les jeunes sont en train de corriger, cela devrait aider à remonter la popularité du galop, qui a actuellement beaucoup moins de courses et de réunions que le trot.

A quoi ressemble la journée de réunion hippique de Stéphane Mons ?

Alors la réunion commence la veille ou l’avant-veille pour moi ! le travail de préparation est primordial, il n’y a pas de place pour l’improvisation sur un hippodrome. Je ne sais pas à quel moment je vais croiser tel jockey ou tel entraîneur, je dois donc déjà savoir quelle question je souhaite leur poser, ça va très vite. Mon but premier est d’éclairer le parieur pour « faire son papier ». J’ai une obligation de lui être utile. Je dois imaginer la question qu’il se pose lorsqu’il regarde les partants d’une course, afin de la poser pour lui à un entraineur ou un driver ;  je suis son porte-parole. Par exemple, en préparation si je repère un changement de distance de course pour un cheval, je vais essayer d’en savoir un peu plus sur sa préparation auprès de son entourage pour aider le parieur à se faire son idée sur ce changement.

Pour trouver les questions et remarques les plus à -propos, lors de la préparation de la réunion je regarde des vidéos des partants de chaque course et je prends note de tout ce que j’ai observé, sur leurs victoires et leur difficultés, leur forme actuelle etc. je mets tout ça dans mon porte-document et je me déplace sur l’hippodrome le jour de la réunion environ 2 heures avant la première course. Je révise constamment mes notes pour avoir tout dans la tête pour mes interventions, du plan A aux plans B,C et D. sur toutes les réunions il y a des impondérables qui vont parfois réorienter le direct, et je dois être capable de pallier ces changements rapidement. Une fois la réunion terminée je rentre pour préparer la suivante.

J’essaye d’avoir toujours une réunion d’avance dans ma préparation, pour les semaines où je dois en suivre plusieurs d’affilé. Par exemple récemment sur 4 jours, il y a eu Saint Brieuc, Angers, Pornichet puis de nouveau Angers. Dans ce cas de figure, avant la réunion de Saint Brieuc, celle d’Angers est prête.

Lorsque les réunions s’enchaînent, les journées sont donc parfois très longues ! Cela dépend de la période de l’année ; pour moi sur les hippodromes de l’ouest, de mars à octobre je fais 80% de directs pour 20% de tournages. L’hiver est plus calme, la proportion passe à 50-50.

Vous venez donc sur l’hippodrome de Saint-Malo, comment le trouvez-vous ?

La nouvelle configuration avec le rond de présentation entre les tribunes et les box est très intéressante. Le rond de présentation c’est le centre névralgique d’un hippodrome, sa nouvelle place est très logique et pratique ! D’ailleurs encore plus pour moi, je peux croiser beaucoup plus facilement les protagonistes des courses en me plaçant sur ce carrefour qui était excentré avant. Pour ce qui est de la piste, j’aime beaucoup cet hippodrome car je le trouve exigeant, avec une longue ligne droite, quand un  cheval fait un bon chrono à St Malo, c’est assurément le signe d’un sujet de qualité. En cela, St Malo est un hippodrome de référence pour évaluer le potentiel d’une compétitrice ou d’un compétiteur.. De plus les victoires avec cette longue ligne sont moins dues à des circonstances et faits de courses qu’à la performance du cheval et de son driver.

Propos recueillis par Encrez votre histoire